Cest une double présentation qui s’est déroulé hier sur la ZIP de Fos. Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) présentait la nouvelle aire d’accueil pour les poids lourds qui sera mise en service en décembre. Située à l’emplacement stratégique du Mât de Ricca, à proximité des terminaux à conteneurs et au début de la zone logistique Distriport, elle aura 42 places de stationnement sécurisées, y compris la nuit, des sanitaires, une petite restauration ainsi qu’une aire technique de pesée gérée par la Dreal.
Mais ce qui fait l’intérêt supplémentaire de cet espace, c’est qu’il accueillera la première station de gaz naturel pour les véhicules poids lourds (GNV) de la région Paca. La France compte pour l’instant moins de 5 stations. Une intiative qui a été largement saluée par tous les partenaires présents : l’Ademe, qui a financé l’équipement à hauteur de 180 000 euros, la Région (180 000 euros également dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région 2015-2020) et la commission européenne qui a contribué pour 260 000 euros au titre du CEF Transport, la future station faisant partie du projet « BioMovLNG » de Bruxelles. Le coût total du chantier s’élève à 1,3 million d’euros.
C’est une avancée notable dans le processus de transition énergétique mis en avant par le GPMM qui vise aussi à améliorer la qualité de l’air dans la zone industrialo-portuaire de Fos.
« Un projet vertueux » porté par Proviridis
Car le GNV (gaz naturel pour véhicule) présente plusieurs avantages : il ne fait pas de fumée et rejette beaucoup moins de particules dans l’air, les moteurs sont nettement moins bruyants que les diésel (on a pu le vérifier), et il est plus avantageux que le gas-oil (30% moins cher). C’est l’entreprise Proviridis, basée à Rousset, qui est l’aménageur de la station appelée VGas qui comprendra 3 distributeurs : 2 GNL (gaz naturel liquéfié) et 1 GNC (gaz naturel compressé) pour offrir plus de possibilités aux transporteurs routiers. Car tous les poids lourds ne sont pas encore équipés en GNV. Mais Ivéco, un des plus gros constructeurs, propose déjà à son catalogue des camions « zéro pétrole ». Comme pour l’œuf ou la poule, c’est l’un des enjeux de la conversion vers du transport routier propre : il faut des véhicules équipés, mais il faut aussi le carburant pour les faire rouler ! C’est ce que Proviridis se propose de faire, avec un maillage dans des zones importantes, le long de la vallée du Rhône, de 15 stations VGas d’ici 3 ans. L’autre intérêt de l’aire du Mât de Ricca, c’est que le GNV sera fourni par le terminal méthanier d’Elengy tout proche, de l’économie circulaire « emblématique » pour le GPMM. Le potentiel d’approvisionnement de la station est de 2 500 poids lourds par an, soit 230 millions de tonne de CO2 en moins. Et pour finir, une partie du GNV sera du biométhane, issu du recyclage des déchets, ce qui représentera une économie de 15 000 tonnes de CO2. « Un projet vertueux » qui fait l’unanimité des partenaires.
Nathalie Pioch – La Marseillaise
http://www.lamarseillaise.fr/bouches-du-rhone/economie/52166-le-grand-port-de-marseille-met-le-gaz