Marseille-Fos : Proviridis lance Vgaspour rouler au gaz naturel

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C’est un mouvement de fond, un changement de modèle, discret mais qui s’ancre de plus en plus dans le territoire. L’inauguration, jeudi dernier, d’une nouvelle station GNV (Gaz naturel pour véhicules) par la start-up Proviridis à l’entrée du terminal 2XL de Marseille-Fos, montre que l’ère de ce carburant alternatif a bel et bien commencé. Fondée par quatre ingénieurs issus du monde des transports et de l’énergie en 2012 à Rousset, cette entreprise en pleine croissance, dont la Caisse des dépôts et consignations est le principal actionnaire depuis avril, compte ainsi mailler l’ensemble du territoire régional d’ici à trois ans. Soit 18 stations sous l’enseigne Vgas, dont la prochaine sera lancée en novembre à Saint-Martin-de-Crau, avant Vitrolles où les bus de l’Étang devraient s’approvisionner. « Pour le projet de Vitrolles, nous avons trouvé des synergies avec la Métropole, qui disposait d’un terrain pour ses bus, et nous avons investi dans la construction de la station », explique Éric Ronco, le PDG. Pour le lancement de sa première station, Proviridis a d’ailleurs bénéficié de l’aide de l’Europe et de la Région, à hauteur de 20 % chacune, pour un investissement d’1,6 M€.

La France en retard

« D’ici à l’année prochaine, la plupart des constructeurs proposeront une gamme de bus et de poids lourds, poursuit le chef d’entreprise. On est très en retard. Aux États-Unis, les bennes à ordures roulent déjà au GNV. » Et Proviridis croit d’autant plus au GNV – proposé sous forme liquide ou compressée – qu’il peut être soit d’origine fossile, soit issu de la méthanisation des déchets, une solution qui intéresse fortement les collectivités, puisqu’une station d’épuration par exemple peut être ainsi productrice d’un carburant totalement propre, peu cher (moins d’1 € le kg) et sans odeur…

Du gaz naturel pour les camions

Pour autant, Proviridis, qui passera de 11 à 20 salariés d’ici à la fin de l’année, ne vise pas que le marché des poids lourds et mise sur des stations hybrides, capables de délivrer aussi de l’hydrogène et de recharger en un quart d’heure des batteries pouvant aller jusqu’à 350 kw/h. « Ce sont de véritables hubs de transition énergétique que nous proposons, il me semble que c’est un projet fédérateur pour un territoire comme Paca », estime Éric Ronco. Reste à convaincre les constructeurs français d’être un peu moins timides en matière de véhicules alternatifs à l’instar du monde de la navigation, qui a déjà basculé dans l’ère du gaz.


Le gaz naturel liquéfié s’affirme de plus en plus

Le gaz naturel est-il un combustible d’avenir ? À cette question, les pétroliers répondent que oui et les acteurs de la filière confirment. À commencer par GRT Gaz, l’opérateur en charge du service public, dont le constat pour l’année 2016 est sans appel : dans la région, la consommation s’est envolée de 26,7 %. « Soit la plus forte hausse de France », dixit Georges Seimandi, le délégué territorial Rhône-Méditerranée. Moteur de cette progression, l’industrie qui a profité d’un contexte favorable.

Mais la Métropole Aix-Marseille-Provence est aussi une terre de prédilection pour l’énergie gaz naturel. C’est, en effet, sur les terres du Grand port maritime que sont implantés deux terminaux qui accueillent les grands navires méthaniers : Tonkin, le plus ancien, qui reçoit le gaz liquéfié en provenance d’Algérie ; puis Cavaou. Les deux sont détenus par Engie, Total possédant une participation minoritaire dans le site de Cavaou. Les deux alimentent, en GNL, le Sud de la France.

Sur le sol de la Métropole toujours, trois centrales électriques fonctionnent au gaz naturel. Deux sont la propriété d’Engie à Fos ; la troisième est le fruit de la reconversion de la centrale EDF de Martigues.

Mais le GNL perce également dans le monde des transports. Maritimes tout d’abord, avec de nouvelles normes européennes. Un accord entre CMA-CGM et Total a même été signé pour que des porte-conteneurs ne consomment plus de fioul. Pour la route enfin, Engie a équipé le terminal Cavaou d’un système de chargement pour les poids lourds. Objectif : livrer des stations.

La Provence – Marie-Cécile Berenger